Cette série de 11 épisodes d’environ 25 minutes chacun est l’aboutissement d’un rêve échelonné sur plus de 20 ans pour M. Bouvrette. « À l’origine, ça devait être simplement un documentaire d’une demi-heure sur l’origine de Saint-Jérôme. Mais on s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup plus à explorer et des parallèles à faire avec ce qui se passait aux alentours aussi », explique-t-il.
Histoire et Archives Laurentides (HAL) sera le gardien de cette série pédagogique afin d’en assurer la préservation et la transmission aux générations futures.

signatureL’auteur et réalisateur de la web-série, Gilles Bouvrette (à droite) et le président d’HAL, Henri Prévost, ont officialisé la cession de ce documentaire à l’organisme. À l’arrière, Jean-Hugues Bouvrette et Johanne Fréchette, qui ont travaillé de près à cette réalisation, et Suzanne Marcotte, vice-présidente d’HAL. (Photo : Histoire et Archives Laurentides)

Raconter aux jeunes
La série utilise surtout la narration, des entrevues avec des historiens et des reconstitutions dramatiques pour raconter notre histoire. Mais avant tout, cette histoire est racontée à Camille, la petite-fille de M. Bouvrette, qui pose des questions à son grand-père.
« C’était ma manière de lui raconter toute l’histoire, mais l’histoire est longue! Là, on est rendu à onze épisodes. On est en train de préparer six autres épisodes sur les Patriotes. Puis il devrait y avoir un autre sept ou huit épisodes après, sur le curé Labelle et l’expansion des Laurentides, jusqu’à l’ère moderne. »
Les moins jeunes y trouveront aussi leur compte, en découvrant des faits méconnus sur leur ville ou les Laurentides. Par exemple, c’est après la défaite des Patriotes que les colons commencent à s’installer plus au nord, nous apprend M. Bouvrette. Ce sont les habitants de Saint-Benoit (Mirabel) qui fondent Sainte-Agathe, après que leur village soit complètement brûlé par le général Colborne et ses troupes, le 16 décembre 1837.« Il y a plein de petits détails croustillants à découvrir. […] Je veux faire connaître la vraie histoire des Laurentides. Chaque village a son histoire. Moi, je dois parfois rester en surface, mais ça permet aux gens d’en savoir plus sur leur région. C’est une amorce pour éveiller la curiosité sur son patelin », s’enthousiasme l’auteur et réalisateur.

La mémoire des historiens
« Il y a toujours de la recherche et des découvertes. C’est vraiment à travers les historiens que j’apprends. J’ai beau faire de la recherche, ce sont eux qui me font des surprises », confie M. Bouvrette. Il souligne que l’Histoire, même si elle est écrite dans nos archives, laisse place à l’interprétation. Différents historiens ne s’entendent pas toujours sur le sens à donner aux mêmes épisodes historiques. « La difficulté, c’est de savoir quelle orientation choisir. »
C’est pourquoi le réalisateur s’appuie d’abord sur des historiens régionaux, dont Michel Allard, Jonathan Lemire, Robert Simard et beaucoup d’autres. « Je fais vraiment ça avec la complicité de plein d’historiens. Le mérite vient d’eux autres. Moi, je suis juste le chef d’orchestre », illustre-t-il.

 

La Chapelle
La passion de M. Bouvrette pour l’Histoire commence avec la chapelle de Saint-Jérôme, construite en 1821. C’est autour d’elle, sur le bord de la rivière du Nord, que se développe le premier noyau villageois qui deviendra Saint-Jérôme.
La chapelle avait disparu et semblait perdue à l’Histoire, jusqu’à ce que M. Bouvrette en redécouvre les fondations sur son terrain, en 1996. « Quand j’ai découvert que la chapelle, le premier lieu de naissance de Saint-Jérôme, se trouvait sur mon terrain, ç’a tellement éveillé ma curiosité. J’ai commencé à prendre des images et à écrire un scénario. À travers ça, j’étais occupé par mon travail, comme journaliste. C’est à ma retraite que le projet a vraiment commencé », raconte-il.

Pour visionner gratuitement les épisodes de La colonisation des Laurentides, rendez-vous au laurentidesenhistoires.com. Un nouvel épisode est diffusé chaque semaine, jusqu’au 24 janvier 2022.