Depuis le 1er avril 2021, avec la loi 69 imposant aux municipalités du Québec de nouvelles responsabilités concernant, entre autres, la confection d’un inventaire des immeubles construits avant 1940 sur leur territoire qui présentent une valeur patrimoniale.
La ville de Mirabel a procédé à sa consultation publique les 10 et 11 décembre 2024. Les propriétaires avaient reçu ce message : « Si avez reçu une lettre de la municipalité, cela signifie que vous possédez un bâtiment construit avant 1940, La démarche vise à établir un portrait détaillé du patrimoine immobilier, en tenant compte de ce que ces lieux représentent pour la communauté ».
J’ai été surpris de constater à quel point la population avait répondu à l’invitation me réjouissant de l’intérêt que les gens portaient à la protection du Patrimoine immobilier.
J’ai vite perdu mon enthousiasme des partisans de la protection du patrimoine, en constatant que les gens réunis n’étaient pas des convaincus mais plutôt des propriétaires craintifs de voir leurs propriétés figurées dans l’inventaire des bâtiments à protéger.Les remarques et commentaires fusaient dans la salle de Saint-Benoît. Certains se plaignaient déjà de la difficulté à obtenir de l’assurance pour leur vieille propriété et qu’en plus des restrictions exigées par les lois municipales pour effectuer des
rénovations, ils ne voyaient pas d’un bon œil d’être contraints par les exigences exagérées édictées par le gouvernement si leur immeuble était retenu comme bien patrimonial.
Certains disaient que leurs propriétés ne seraient plus vendables et qu’ils perdraient ainsi leur investissement, leur fonds de retraite. Le simple fait de figurer éventuellement dans cet inventaire les insécurisait énormément.
Nous nous éloignons malheureusement des arguments vantant les mérites de préserver le patrimoine tel que celui-ci: « Fière de la richesse et de la diversité de son patrimoine culturel, gens du pays, multiplions les actions et contribuons à la conservation d’éléments patrimoniaux qui forgent notre identité culturelle. Améliorons notre qualité de vie et celle des générations futures.»
La réalité est différente pour les gens concernées n’est-ce pas!
La mise en valeur du patrimoine et la valeur économique revenaient encore sur le sujet. Les intervenants qui animaient la soirée essayaient en vain de rassurer l’auditoire en affirmant que l’inventaire ne se limitait pas à une simple liste de bâtiments, mais que l’on cherchait également à comprendre leur importance sociale et historique afin d’établir un portrait détaillé du patrimoine immobilier, en tenant compte de ce que ces lieux représentent pour la communauté.
Comme vous le voyez, la discussion est ouverte à Mirabel, quelle est votre position ?
Je dois avouer que je suis peut-être biaisé dans cette série d’articles, étant un ardent défenseur du patrimoine et particulièrement, pour faire reconnaître le site du village de la Chapelle comme aire de protection patrimoniale.
Je tacherai de vous informer en toute objectivité, qui je l’espère, vous aidera à vous faire une opinion éclairée sur l’avenir de notre patrimoine autant culturel, qu’immobilier.
Notez que les municipalités régionales de comté sont tenues de dresser, d’adopter et de mettre à jour périodiquement un inventaire des immeubles construits avant 1940, qui sont situés sur leur territoire et qui présentent une valeur patrimoniale, avec la possibilité d’y intégrer des immeubles plus récents si elles le souhaitent.